Saturday, September 28, 2013

Le meurtre de Grand Père, les saignements, les terreurs nocturnes.

J'ai souffert toute mon enfance d'avoir cru être le meurtrier de Grand Papa. Un jour qu'il réparait les tablettes du dessous de l'évier de cuisine, j'ai saisi son marteau et lui ai donné un coup sur la tête. Lorsqu'en se frottant le cuir chevelu il m'enleva le marteau des mains, mon père qui a vu la scène s'est approché pour me battre. Grand Père m'a alors pris sur lui en tendant un doigt vers mon père, puis s'est exclamé : «je te défend de lui toucher». J'avais deux ans et c'est la dernière fois que Grand Papa m'a pris dans ses bras. Six moi plus tard, Grand Père s'était disputé avec sa fille Jeannine, puis sa pression ayant monté, s'est en allé chez le dentiste pour l'extraction de toutes ses dents car il devait avoir un dentier. Chez les Castonguay, les racines des dents sont recourbées dans les gencives comme des griffes de chats. l'extraction d'une seule dents est fort difficile car il faut parfois ouvrir la gencive après avoir cassé la dent afin d'extraire les racines latéralement. Il est arrivé chez lui avec un mal de tête énorme et en étant fort épuisé . Puis il s'est couché après avoir inséré dans sa bouche des sacs de thé mouillés pour arrêter le saignement. Il s'est mis a paralyser. Voyant cela ma grand-mère a fait demander mon père qui lui a offert d'aller le conduire à l'hôpital. Il a refusé. Peu à peu, il est tombé dans un coma et est resté alité plus d'une semaine. Il est décédé dans son lit. Quand Grand Père a été exposé dans son cercueil au salon funéraire, on m'a dit qu'il dormait. Les grandes personnes sont allé accueillir les visiteurs et je suis monté sur lui, le touchant au visage en lui disant : «Réveille-toi pépère, viens jouer avec moi». Mon père s'est saisi de moi violemment en me disant : «Tu as tué mon père, maintenant tu vas le lâcher tranquille». J'avais deux ans et demi. J'ai été battu de 2 ans et demi à 19 ans avec des coups d'avant bras à la tête que mon père appelait des mornifles en plus des fessées. J'ai passé toute mon enfance à avoir d'énormes maux de tête. Mon père me disait : «je dois te dompter sinon tu vas faire un meurtrier plus tard, tu vas tuer du monde». Quand je me faisais battre je montais dans ma chambre et je me couchais en avalant mon sang en attendant que cela cesse de couler. Le lendemain, j'enlevais les gales séchées dans mon nez avec mes doigts d'enfant pour mieux respirer. Comme j'ai été confiné à la cour arrière sans droit de sortir jusqu'à l'âge de 16 ans (comme un prisonnier) , je n'ai pas pu socialiser et apprendre les sports. À l'école j'étais le moins bon en éducation physique et le souffre douleur : «sale moumoune, tapette, fif, fifi, pédé, femmelette». J'étais celui qu'on sélectionnait le dernier dans une équipe. Je me faisais aussi battre à l'école et je suis souvent revenu en saignant du nez ou en marchant avec difficulté après une chute à cause des crocs en jambe. Mon père lui se contentait de me nommer «qualifillette». Mon père n'a compris ce qu'est une rupture d'anévrisme que lorsque lui-même, a subi à l'âge exact où son père est décédé, une rupture d'anévrisme tout comme son père . Il a été hospitalisé d'urgence et s'en est sorti car il est allé se faire soigner au premier signe de paralysie faciale. Toute mon enfance on m'a dit que j'étais le «mouton noir», que j'étais «damné». Après-tout, j'étais le meurtrier de Grand Père. J'ai fait des cauchemars de 2 ans et demi à 36 ans au point où mes enfants me disaient en m'entendant crier paralysé durant ces terreurs nocturnes : «réveille toi Papa, tu fais un cauchemar.» Mon père a détesté sa sœur Jeannine toute sa vie jusqu'à sa mort et moi durant toute mon enfance. Après son opinion a changé à mon sujet. Je n'étais plus le meurtrier de Grand Père mais il n'a jamais compris que sa sœur n'y était pour rien, elle non plus.

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